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mardi 30 juin 2015

Témoignage d'une ancienne élève : Clara Loret

Clara a obtenu son Bac Professionnel SMR (Services en Milieu Rural) à la MFR de Saint Sauveur Lendelin en juin 2010. Depuis septembre 2014 à ce jour, elle est employée en tant que "Teacher assistant" à Calthorpe School Birmingham (GB).

MGA : Clara, peux tu nous expliquer ton parcours depuis que tu as quitté la MFR?
 
Clara : Durant mon année de Terminale à la MFR, j'ai passé le concours de l'Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de Cherbourg. Mon projet depuis le BEP était de faire des études pour devenir infirmière.

Après avoir obtenu mon BAC en juin 2010, j'ai appris, en juillet, que j'avais réussi le concours et que je commençais mes trois années d'études au mois de septembre qui suivait !

Après trois ans de formation, je suis sortie en juillet 2013 avec le diplôme d'état d'infirmière en poche. J'avais déjà, à cette époque, envie de partir travailler à l'étranger. Voyant les choses en grand et voulant partir en Amérique ou en Australie, je me suis d'abord tournée vers des agences de jeune fille au pair. Je me suis rendue à une réunion d'information à Paris, réunion qui était obligatoire pour commencer l'inscription au programme.
 
Et là, ça a été la remise en question. Je me suis retrouvée avec des filles beaucoup plus jeunes, sans aucune expérience. La femme de l'agence répondait à des questions du genre :

« Pourquoi ma carte vitale ne marchera pas aux US ? »
« On a vraiment besoin d'un passeport ? »
« C'est quoi un VISA, c'est comme le passeport ? »
« Qu'est-ce qu'il faut mettre dans ses valises ? » …

L'agence s'adressait à nous comme à des « enfants », ce qui était normal vu la moyenne d'âge des filles qui se présentent à ce genre de programme. Mais moi, j'avais 23 ans, j'étais infirmière diplômée et je n'avais pas envie qu'on me prenne par la main dans mon projet et que l'on me dise quoi faire, comment, et quand...

J'ai alors ensuite cherché à partir seule, sans agence, en trouvant une famille d'accueil sur internet. J'ai aussi lu beaucoup, beaucoup de témoignages...

De cette façon, je me suis vite rendue compte que ce qui m'attendait en tant que jeune fille au pair n'était peut-être pas le mieux que je pouvais espérer. Les jeunes filles sont employées pour s'occuper des enfants, mais aussi de la maison (vaisselle, linge, ménage...) et certaines vivent de très mauvaises expériences dans des familles qui abusent de leur bonne volonté.

Je me suis alors tournée vers mes (anciens) formateurs de la MFR. J'étais partie lors de mon année de Première Bac Pro en stage à Birmingham en Angleterre, à Calthorpe School. Je savais qu'ils embauchaient régulièrement des anciens élèves. Monsieur Marignier m'a tout de suite mis en relation avec un contact sur place.

Puis, comme en bonne normande (rire), j'ai finalement changé d'avis et tout abandonné, pour commencer à travailler en tant que jeune diplômée. Je pense que ce n'était tout simplement pas le bon moment. Je venais d'avoir mon diplôme et je me devais de travailler en tant qu'infirmière, comme pour concrétiser ces trois ans d'études.

Après avoir travaillé un an en tant qu'infirmière, j'avais toujours cette envie d'ailleurs, cette idée étant plus mûre que jamais.

C'est alors que, finalement, j'ai -ré - contacté les formateurs de la MFR, puis postulé pour travailler à Calthorpe School dès le septembre qui suivait. 3 mois après, j'étais partie direction une nouvelle vie chez nos voisins les Anglais !!!

MGA : Clara, quelle a été ta motivation pour partir travailler en Angleterre ?

Clara : Ma première motivation à partir travailler dans un pays anglophone était d'apprendre l'anglais. J'ai toujours aimé voyager, et vraiment, par expérience, voyager sans parler anglais, bah ... ce n'est pas « vraiment » voyager !

J'ai également dans mes projets de partir travailler en tant qu'infirmière dans le cadre de « missions humanitaires ». J'ai eu l'occasion de travailler un mois dans un dispensaire au Sénégal et c'était une expérience juste INOUBLIABLE !!! Je voudrais partir avec « Médecins sans frontières », pour intervenir dans des pays en crise : en état de guerre ou encore ravagés par des catastrophes naturelles.
 

Mais voilà, les critères de recrutement sont stricts: il est nécessaire de parler couramment anglais en plus d'avoir de l’expérience dans des services dits « techniques », d'urgences ou de réanimation ...

J'ai 40 ans de carrière qui m'attendent, l’expérience je l'aurai forcément. Si je veux apprendre l'anglais, c'est maintenant ou jamais.

Ma deuxième motivation était de partir à la découverte d'un autre pays, de sa culture, son histoire ... vivre de belles expériences en faisant de nouvelles rencontres et de revenir (ou pas) différente !

MGA : Qu’est-ce qui t a marqué le plus a ton arrivée en Angleterre ?

Clara : Je ne sais pas vraiment si quelque chose m'a vraiment marqué à mon arrivée. Peut-être le fait que les anglais conduisent du « mauvais » côté de la route! Dés mon arrivée à l'aéroport, j'ai essayé de monter dans la voiture de mon chauffeur du coté gauche ... jusqu’à que je comprenne que c'était le côté du volant ...

MGA : Et la nourriture en Angleterre ... ?

Clara : Bon, on ne va pas tourner autour du pot. La nourriture en Angleterre n'est pas pareille qu'en France. Je dirais qu'ils se rapprochent plus de la nourriture américaine que nous. Saucisses bizarres, jambon étrange, nourriture en boîte non identifiée flottant dans une sauce autant salée que sucrée ... J'exagère peut-être un peu, mais il est vrai que leur cuisine n'est pas aussi « raffinée » que la nôtre. J'ai eu l'occasion de manger des repas typiques anglais, c'est plutôt bon, mais je préféré les petits plats normands de ma maman :)

MGA : Qu’est qui te manque le plus ?

Clara : Hum, ... mon petit chat qui était en garde chez ma mère en attendant mon retour et que mon frère a perdu ...

Plus sérieusement, ce sont évidemment et surtout la famille et les amis qui manquent !!! C'est parfois très difficile à gérer. Mais, on sait pourquoi on est là, on a choisi de partir vivre à l'étranger alors on prend sur soi.

MGA : En fait, peux tu me dire en quoi consiste ton travail?

Clara : Je travaille dans une école pour enfants en situation de handicap. Je suis dans la plus grande classe de l'école, qui accueille 30 enfants de 3 à 7 ans. La plupart de ces enfants sont atteints d'autisme, mais il y a aussi d'autres atteintes comme le syndrome de Down ou autres maladies génétiques ou d'importants retards de développement.

Travaillant avec le groupe d'enfants ayant un handicap plus sévère, mon travail consiste à accompagner quotidiennement ces enfants vers une autonomie des gestes de la vie courante. Nous adaptons les objectifs d'apprentissages selon chaque enfant. Cela peut donc être apprendre à se laver les dents, se nourrir seul, rester assis, se lever à la demande d'un adulte ...

Ces apprentissages de la vie passent par de nombreuses activités sensorielles.

« Rien n'arrive à l'intelligence qui soit d'abord passé par les sens. » St-Thomas D'Aquin.

En effet, surtout chez l'enfant autiste, il est important que l'enfant puisse découvrir son corps en développant ses facultés sensorielles et motrices. En étant plus réceptif aux sensations que lui procure le monde qui l'entoure, l'enfant pourra alors plus facilement s'ouvrir à cet univers et sera plus entrain à communiquer. (C'est un résumé très court, mais le principal y est).

La communication est en effet la principale difficulté qu'ont les enfants autistes. Par le biais de ces activités sensorielles et par diverses techniques d'apprentissage, nous arrivons parfois à de réels progrès avec des enfants qui commencent à échanger avec l'adulte.

MGA : Comment as-tu réussi à communiquer ... in english ?

Clara : Je préfère même ne pas trop me souvenir de mes débuts en anglais ... Il y a eu des situations assez cocasses où il y avait parfois un gros quiproquo entre moi et mon interlocuteur, ou des dialogues « de sourds ». Du genre, on ne me comprend pas, je ne comprends pas, mais on communique quand même !

MGA : Clara, merci beaucoup d’avoir accepté de participer à cette interview et d’avoir partagé ton expérience. Nous te souhaitons bonne continuation en Angleterre et nous nous réjouissons d’avance de te revoir à Birmingham ou à Saint Sauveur Lendelin !
 
Propos recueillis en juin 2015 par Monika Gunz-Arnaud - MFR Saint Sauveur Lendelin
 

 

 

mardi 23 juin 2015

Joseph Weismann témoigne devant les jeunes de la MFR de Saint Sauveur Lendelin

Joseph Weismann est le dernier enfant survivant de la rafle du Vel d’Hiv en 1942. Il est venu lundi à la recontre des élèves des classe de 4ème, Première et Terminale de la MFR de Saint Sauveur Lendelin.

L’histoire de Joseph Weismann a inspiré Rose Bosch qui en a fait un film qui à ce jour a été projeté dans 35 pays.

Joseph Weismann est revenu dans un premier temps sur sa vie d’enfant de 11 ans sous l’occupation allemande mais surtout sur la rafle du Vel d’Hiv.

Joseph Weismann a ensuite été transféré au camp de Beaune la Rolande dans des conditions très difficiles. C’est dans ce même camp qu’il a été séparé de ses parents et de ses deux sœurs. Sa famille sera exterminée au camp d’Auschwitz dès son arrivée.

Joseph Weismann aura la vie sauve grâce à son évasion. C’est Simone Veil qui le poussera à témoigner et accomplir son devoir de mémoire.

A l’issue du témoignage, les élèves se sont dit touchés, émus, heureux de cette rencontre : « On pensait être dans l’histoire quand il parlait », « on réalise notre chance », « ça nous a ouvert les yeux » et « je me souviendrai toujours de cette intervention ».

Monsieur Seigneurie, directeur de la MFR de Saint Sauveur Lendelin explique : « C’est la 3ème fois que ‘Jo’ témoigne auprès de nos élèves. Un moment fort dans la formation de nos jeunes. Je suis toujours aussi ému de l’entendre et mesure l’importance d’un tel témoignage. »

















mardi 9 juin 2015

Les terminales de la MFR de Saint Sauveur Lendelin à la découverte du Pavillon des Energies


Les deux classes de Terminale Bac Professionnel Services aux Personnes et aux Territoires (SAPAT) de la MFR de Saint Sauveur Lendelin ont bénéficie d’une visite au Pavillon des Energies implanté sur l’Ecosite du Fleurion, Le Dézert, près de Saint-Lô.

En effet, le thème de l’économie d’énergie dans nos habitats entre parfaitement dans le cadre des modules de Physique / Chimie étudiés cette année.
Accompagnés de leurs formateurs Mmes Courapied et Grégoire et Monsieur Marignier, les jeunes ont pu découvrir de façon pratique, par des ateliers et expositions, la maison BBC (bâtiment basse consommation).

Scindé en 2 groupes, les jeunes ont participé à une première partie atelier où ils ont manipulé des maquettes pour s’interroger sur l’isolation d’une maison, le rôle de différents capteurs, la manière d’obtenir de l’énergie propre. Ensuite, ils ont circulé dans l’exposition interne en répondant aux questionnaires proposés.

Le bilan de cette sortie pédagogique est très positif. Les jeunes ont trouvé cela « très intéressant, surtout pour nos vies futures, on doit penser à l’orientation de nos pièces. »

Mme Courapied, formatrice, précise : « C’est un lieu facile à appréhender et très plaisant. Les diverses activités permettent de mieux comprendre l’intérêt pour les énergies renouvelables, et pourquoi il est urgent de ‘penser’ notre consommation énergétique autrement. »

Monsieur Seigneurie, directeur de la MFR de Saint Sauveur Lendelin ajoute : « Cette activité entre parfaitement dans le cadre de la politique de développement durable engagé par la MFR depuis le début de l’année scolaire. Bon nombre d’élèves de Terminale sont impliqués en tant qu’Eco-délégués dans les diverses actions débutées cette année. »

jeudi 4 juin 2015

Ecole : réussir autrement, c’est possible

Article publié par Côté Manche - 01/06/2015 à 12:02 par helene50

Ecole : réussir autrement, c’est possible



Votre enfant n’est pas scolaire, l’école classique ne l’intéresse pas ? La Maison familiale rurale offre une seconde chance aux élèves qui décrochent.

A Saint-Sauveur-Lendelin, la Maison familiale et rurale (MFR) a accueilli cette année 240 élèves. Dont 90 % de filles, inscrites en bac pro Services aux personnes et aux territoires ou Sapat.

Ce bac prépare aux métiers du social, de la santé, des services aux personnes mais aussi de l’animation, du tourisme ou encore de l’administration , détaille Fabrice Seigneurie, directeur de la Maison.

Des métiers qui attirent principalement les filles et qui répondent aussi aux besoins du territoire.

50 % d’école, 50 % de stage

La MFR reçoit également des élèves en formation initale dès la 4e.

L’objectif des Maisons familiales rurales est de donner sa chance à tous. Il n’ y a pas de sélection pour le recrutement, il se fait sur entretien. Notre mission est de faire ré-aimer l’école à nos élèves. Avec une approche différente, plus concrète que dans les collèges et lycées classiques.

Tous les élèves de la Maison sont soumis au même rythme : 50 % d’école, 50 % de stages. Ces derniers débutent dès la 4e.

Jusqu’en 3e, les élèves choisissent librement le secteur d’activités de leurs stages. Ils découvrent ainsi quatre entreprises par an.

Une immersion qui a le mérite de les préparer au monde du travail et à ses exigences. Pour intégrer la MFR, il faut avoir au moins 14 ans.

Les élèves du bac pro suivront 16 à 19 semaines de stages chaque année. Ces temps dans l’entreprise sont très souvent des prémices à une embauche future.

On s’aperçoit que 75 % d’entre eux trouvent du travail après leur bac pro dans les structures où ils ont effectué des stages.

Taille humaine


L’établissement dispose d’un internat de 120 lits. Après les cours, les élèves peuvent bénéficier d’une aide aux devoirs. Un accompagnement très apprécié par les parents.

La MFR est un établissement à taille humaine et nous souhaitons qu’elle le reste. Nous connaissons tous nos élèves et prenons nos repas avec eux. Ils bénéficient d’activités sportives et culturelles tout au long de l’année, participent à des résidences de théâtre ou de danse…

La MFR offre aussi une ouverture sur le monde, via des partenariats avec une dizaine d’écoles à l’étranger : en Angleterre, Allemagne, Belgique, Bulgarie, République Tchèque ou encore Pologne…

Langue des signes

Depuis trois ans, les élèves de bac pro peuvent choisir de suivre une formation à la langue des signes qui sera validée par un diplôme de niveau 1 et comptera pour le bac. « Pour nos élèves, s’initier à la langue des signes est un très bon exercice d’expression et de prise de confiance en soi. » Une formation complète est également proposée pour tout public.
Pratique. Maison familiale et rurale, 02 33 07 72 61. Site internet : www.saintsauveur.mfr.fr
Saint-Sauveur-Lendelin, 50

Article publié par Côté Manche - 01/06/2015 à 12:02 par helene50